Georges Wolinski: “Le courage du peuple cubain”

Georges Wolinski, celebre disegnatore di Charlie Hebdo assassinato a Parigi, era presidente onorario di “CUBA SI France” e grande amico di Cuba. Pochi lo hanno ricordato.
Riportiamo a seguire un suo articolo dal titolo “Il coraggio del popolo cubano”, tratto dal quotidiano L’Humanité, giornale del Partito Comunista Francese, con cui Wolinski e Charb, il direttore di Hebdo, collaboravano. Alla fine degli anni novanta addirittura l’edizione domenicale de L’Humanité divenne “L’Humanité Hebdo”.

Georges Wolinski: “Le courage du peuple cubain”
Mardi, 7 Février 2012
L’Humanité.fr

Georges Wolinski: “Le courage du peuple cubain”
L’Humanité de ce mardi 7 février fait le bilan de cinquante ans de blocus total imposé par les Etats-Unis à Cuba, depuis le 7 février 1962. Nous publions ici le point de vue de George Wolinski, dessinateur et président d’honneur de Cuba Si France.

“En 1970, je suis allé à Cuba pour la première fois. Je représentais la France à une exposition de dessins politiques. Ceux que j’exposais avaient été publiés, pendant les évènements de 1968, dans Action, L’Enragé et Charlie Hebdo. Ensuite, invité par le festival de l’humour de San Antonio de Los Banos, j’ai fait de nombreux séjours à Cuba. J’ai pu côtoyer des dessinateurs roumains, coréens du Nord, polonais, tchèques. Place de la Révolution, trois heures durant, j’ai écouté le discours de Fidel Castro. Plus tard, en 1992, j’ai été le président d’honneur de la biennale de l’humour.

Pour rejoindre Cuba, il fallait partir de Madrid ou de Prague et voyager quelques vingt deux heures. A l’époque, étant donné le blocus américain, 80% de l’économie cubaine, dépendait de Moscou et des pays de l’Est. Puis, il y eut l’effondrement du bloc soviétique et ce fut un coup dur pour Cuba. Le peuple manquait de tout pour vivre comme pour travailler. Charly Bouhana, membre du syndicat de Livre, m’a demandé de le rejoindre pour aider les artistes et les écoliers cubains. Ainsi, est née l’association de solidarité : Cuba Si France. Première initiative : le bateau de la solidarité. Un cargo chargé de cahiers et autres feuilles de papier, de fournitures scolaires, destinés aux écoles.

Ensuite, l’association a accompagné différents projets d’aide à l’enfance. Il y eut encore un envoi de matériel destiné aux artistes qui ne disposaient plus de rien pour créer. Des artistes liés au gouvernement en place mais qui, malgré tout, ne pouvaient plus travailler.

Depuis cette époque, Cuba Si France n’a pas cessé de manifester son indignation contre le blocus américain. Il y a deux ans, quand je suis retourné à Cuba, j’ai pu observer le courage du peuple pour résister aux conditions de vie provoquées par l’embargo. J’ai vu défiler un million et demi de jeunes cubains, visiblement en pleine santé, devant un Raul Castro souverain. Pas un n’a crié : « Dégage Raul ! » en passant devant la tribune.

Le 8 mars, lors de la journée internationale de la femme, j’ai écouté les propos de Mayda Alvarez Suarez, militante du Centre d’Etude de la Femmes, organisme sous tutelle du gouvernement. Elle était l’invitée en France de notre association. Après cinquante-deux ans de révolution, Mayda résume la philosophie des Cubaines. A la surprise générale et malgré le peu d’enthousiasme des hommes, elles ont, dit-elle, conquis leur autonomie. L’égalité des salaires est instaurée par la loi et elles peuvent exercer des postes décisionnaires. Et cela, malgré la vie difficile, le manque de denrées alimentaires, les crèches introuvables et la violence en hausse.

Quant à la natalité, elle décroit. 1,6 enfant par couple. Avant la révolution Mayda explique que de nombre de jeunes filles de 14 ans se retrouvaient enceintes, aujourd’hui, l’âge moyen la natalité est de 24 ans. Qu’en est-il des rapports hommes-femmes ? La formule est envoyée par Mayda : les hommes que veulent les femmes n’existent pas encore. Les femmes que les hommes veulent n’existent plus ! Dans un avenir proche, d’importantes réformes se préparent, comme la perte de 500.000 fonctionnaires. Mayda sourit : « On en a vu d’autres ».

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